6h00 : Premier café et planification stratégique
Le réveil sonne dans l’appartement parisien de Maxime Rovere, créateur de contenu tech avec 240K abonnés YouTube. Aujourd’hui, objectif fou : produire 15 vidéos courtes et 3 contenus longs uniquement avec l’IA.
« Je me suis fixé ce défi après avoir vu les résultats de MrBeast avec ses équipes automatisées », confie-t-il en sirotant son premier expresso. « Sauf que moi, je n’ai ni budget ni équipe. Juste mon laptop et ma détermination. »
Sur son bureau : trois écrans, un carnet rempli de gribouillages et une timeline déjà structurée. Première étape cruciale selon lui : définir les sujets avant même d’allumer la machine.
Ce qu’il faut retenir : Une journée 100% IA démarre paradoxalement… sans écran. La réflexion stratégique reste humaine.
7h30 : Brainstorming amplifié par l’intelligence artificielle
Maxime lance sa routine matinale favorite : 45 minutes de génération d’idées assistée. Il utilise plusieurs prompts qu’il a peaufinés depuis des mois.
« L’erreur de débutant, c’est de demander directement ‘donne-moi 10 idées de vidéos' », explique-t-il en tapant frénétiquement. « Moi, je contextualise d’abord : mon audience, mes performances récentes, les trending topics du moment. »
Résultat : 47 concepts de vidéos en moins d’une heure. Du jamais vu selon ses anciens standards.
Mais l’efficacité a un prix. « Parfois, l’IA me propose des trucs complètement hors-sujet. Il faut savoir trier, sinon tu perds plus de temps que tu n’en gagnes. »
Bonne pratique : Créer des prompts réutilisables avec votre contexte spécifique (audience, niche, objectifs) pour éviter de tout repréciser à chaque session.
9h15 : Premier bug et remise en question
Problème inattendu : la plateforme de génération vocale plante. Maxime avait prévu d’utiliser sa propre voix clonée pour doubler ses vidéos.
« Là, tu réalises que tu dépends complètement de la machine », avoue-t-il, légèrement agacé. « Avant, j’avais mon micro, ça marchait toujours. Maintenant, si le serveur déconne, tu es bloqué. »
Solution de contournement : passer temporairement sur une autre plateforme, quitte à harmoniser les voix en post-production.
Cette mésaventure lui fait perdre 40 minutes précieuses. « C’est le jeu. Quand tu automatises à fond, il faut prévoir des plans B, voire C. »
11h00 : La machine à contenu en pleine action
Maintenant que tout fonctionne, Maxime entre dans sa zone de flow. Il enchaîne les créations à un rythme effréné :
- Script généré et validé : 8 minutes par vidéo
- Voix off clonée et synchronisée : 12 minutes
- Génération des visuels et animations : 15 minutes
- Assemblage final : 10 minutes
Total : 45 minutes par contenu fini. « Avant, ça me prenait facilement 3-4 heures par vidéo quand je gérais tout manuellement. »
Le plus impressionnant ? La qualité reste au rendez-vous. Ses abonnés ne voient aucune différence avec ses productions « classiques ».
Ce qu’il faut retenir : Une fois rodé, le processus devient une chaîne de production redoutablement efficace. La clé : standardiser chaque étape.
14h30 : L’art du prompt parfait
Pause déjeuner studieuse. Maxime peaufine ses prompts les plus complexes tout en avalant un sandwich.
« Un bon prompt, c’est comme une partition de musique. Plus c’est précis, plus le résultat est juste », philosophe-t-il. Il me montre l’un de ses modèles les plus aboutis : 847 mots pour générer un script de 2 minutes.
« Au début, j’écrivais trois lignes et je m’étonnais que l’IA me ponde n’importe quoi. Maintenant, je lui donne le contexte, le ton, la structure, les mots-clés à éviter, les références à mentionner… Tout. »
Cette approche quasi-chirurgicale lui permet d’atteindre 85% de satisfaction dès le premier jet. Les 15% restants nécessitent quelques ajustements manuels.
16h00 : Gestion des imprévus et adaptation
Nouvel obstacle : l’une des vidéos générées contient une information erronée. L’IA a confondu deux événements tech récents.
« C’est le piège classique », soupire Maxime. « L’IA mélange parfois les infos, surtout sur l’actualité. Il faut TOUJOURS fact-checker. »
Il consacre 20 minutes à vérifier chaque donnée factuelle, puis régénère la partie problématique.
Cette vigilance constante fait partie du job selon lui : « On gagne en vitesse de production, mais on ne peut pas faire l’économie du contrôle qualité. »
Bonne pratique : Intégrer systématiquement une phase de fact-checking dans votre workflow IA, en particulier pour les sujets d’actualité ou techniques.
18h45 : Publication et optimisation
Dernière ligne droite : upload et optimisation SEO. Maxime utilise l’IA pour générer titres, descriptions et tags de ses 18 vidéos créées dans la journée.
« Même l’aspect marketing, l’IA peut t’aider », explique-t-il en balançant ses contenus sur YouTube, Instagram et TikTok. « Elle analyse mieux que moi les tendances de hashtags. »
Bilan de la journée : 18 vidéos produites, contre 2-3 habituellement avec les méthodes traditionnelles.
20h00 : Retour d’expérience et premières métriques
Premiers retours audience : étonnamment positifs. « Les gens ne voient pas la différence », constate Maxime en scrutant ses analytics. Taux d’engagement similaire, voire légèrement supérieur sur certains formats.
« Le secret, c’est de garder sa patte créative. L’IA exécute, mais c’est toi qui guides, qui choisis, qui valides. »
Son conseil pour qui veut se lancer ? « Commencez petit. Automatisez une étape, puis deux, puis trois. Si vous voulez tout révolutionner d’un coup, vous allez au clash. »
Ce qu’il faut retenir : L’IA démultiplie la productivité sans forcément impacter la qualité, à condition de maintenir un contrôle créatif et éditorial strict.
Les coulisses financières : quand l’IA fait exploser le ROI
Côté budget, les chiffres donnent le vertige. Maxime évalue son coût de production journalier à 47 euros (abonnements IA + électricité). Pour 18 vidéos.
« Avec mon ancien système, entre le matériel, le temps passé, les freelances occasionally… ça me coûtait minimum 300 euros par vidéo de qualité similaire. »
Faites le calcul : 5 400 euros économisés en une seule journée.
« Évidemment, il faut amortir les mois d’apprentissage et de galère. Mais maintenant que je maîtrise, c’est du délire pur. »
L’envers du décor : fatigue mentale et dépendance technologique
Vers 21h, Maxime accuse le coup. « Bizarrement, c’est encore plus épuisant qu’avant. Tu es constamment en train de décider, d’ajuster, de contrôler. »
La charge mentale a juste changé de nature : moins d’exécution technique, plus de pilotage stratégique.
« Et puis il y a cette angoisse permanente : et si ça plante ? Et si l’IA débloque ? Tu développes une dépendance que tu n’avais pas avant. »
Malgré tout, impossible de revenir en arrière selon lui. « C’est comme essayer de retourner au minitel après avoir goûté à Internet. »
23h30 : Bilan d’une révolution créative
Dernières vérifications avant dodo. Les premières vidéos postées cumulent déjà 15 000 vues cumulées. Du jamais vu pour du contenu si récent.
« Le truc dingue, c’est que j’ai l’impression d’avoir vécu trois journées normales en une », résume Maxime. « Demain, je retente l’expérience, mais sur un format différent. Il faut que je teste tout. »
Son objectif à court terme ? Monter une mini-formation pour partager ses process. « Si ça peut éviter aux autres de galérer comme moi pendant des mois… »
Une chose est sûre : cette journée marque un avant/après dans sa façon de concevoir la création de contenu. Et probablement dans l’industrie tout entière.
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